Politique
30-11-2016 10:02
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Bien que les concertations tardent à porter des fruits, le gouvernement reste ouvert au dialogue constructif.
Depuis quelque temps, la situation sociale est assez préoccupante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en raison d’une tension persistante suite à des revendications bruyantes de la part de certains syndicats d’enseignants et des avocats de culture anglo-saxonne. Aussi bien à Bamenda qu’à Buea, l’activité est plus ou moins profondément perturbée tant dans les amphithéâtres et salles de classe qu’au sein des Cours et tribunaux de ces deux régions. Avocats, enseignants, élèves et étudiants observent un mouvement d’humeur ponctué dans certains cas de violences inexplicables, injustifiées. Corporatistes au départ, la plupart de ces revendications ont hélas pris une coloration politique, les initiateurs de la contestation de l’ordre républicain faisant parfois preuve d’une intransigeance, source de blocages persistants.
Et ce, en dépit de l’attitude plutôt conciliante des pouvoirs publics dans la gestion d’un dossier caractérisé par des remous et secousses parfois inattendus. L’on se souvient à cet égard que dans l’optique de démêler l’écheveau, le Premier ministre en personne a séjourné pendant 72 heures dans le Nord-Ouest. A Bamenda notamment, le chef du gouvernement, Philemon Yang s’est mis à l’écoute des différentes doléances. Dans l’esprit de l’indispensable dialogue républicain, qui doit gouverner la reliance des diverses composantes du corps social. En dépit de cette ouverture manifeste de ceux qui ont en charge la gestion de la cité, la situation a peu évolué.
Il convient de rappeler que la prompte descente sur le terrain du Premier ministre a été précédée d’un important point de presse regroupant cinq membres du gouvernement. Une rencontre avec des journalistes de tout bord qui a été l’occasion de clarifications utiles, voire précieuses. Les points essentiels évoqués allant de la traduction officielle en anglais du traité OHADA, à la création et au fonctionnement de huit universités d’Etat – dont deux dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest – en passant par le déficit des magistrats qui affecte l’ensemble des juridictions à travers le pays. Ces actions et bien d’autres menées respectivement sous la conduite du ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso, et du ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, se sont heurtées à une fin de non recevoir. Pour autant, les dispositions du gouvernement en termes de dialogue constructif demeurent intactes.
La remise avant-hier au ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, de la version anglaise officielle des Actes uniformes OHADA par le secrétaire permanent de cette organisation, Dorothé C. Sossa et leur transmission hier au bâtonnier de l’Ordre des avocats Me Ngnié Kamga par le ministre d’Etat Laurent Esso, devrait logiquement faire tomber la fièvre dans le camp des avocats.
Il est cependant à noter que la situation qui prévaut depuis peu dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest interpelle l’ensemble des Camerounais. A commencer par les politiques et leaders d’opinion qui ont le devoir patriotique de s’impliquer dans la recherche de solutions en vue d’un retour rapide au calme et à la sérénité. Dans le respect de l’unité nationale et de l’identité culturelle de notre pays.