| 03-11-2016 10:31
L’invention de ce chercheur permet de faire fondre la ferraille à l’aide de coques de noix de palmiste.
Le mot « recyclage » prend tout son sens avec la fonderie bio élaborée par le Dr. Samuel Epesse Misse, chercheur. Le four permet de valoriser aussi bien les déchets métallurgiques (ferraille) que les déchets organiques (coque de noix de palmiste). En fait, le procédé vise à faire fondre la ferraille de récupération à partir d’un combustible bio que sont les coques de noix de palmiste. Le fer fondu ainsi obtenu est déversé dans un moule pour reproduire une pièce métallique. Les coques utilisées sont obtenues après extraction de l'huile rouge de la pulpe de noix. C’est cette partie de la noix (dépourvue de l’amande qu’elle contient) qui constitue une grande source d’énergie. « Etant donné que nous sommes en train de nous tourner vers l’agriculture de seconde génération, qui est une agriculture mécanisée, nous avons besoin de pièces mécaniques qui peuvent être fabriquées à partir de ce genre de four », explique le Dr Samuel Epesse Misse.
Justement, la trouvaille permet de produire le petit outillage, les pièces de tracteurs ou de moteurs. « C’est un four qui valorise non seulement nos déchets d’agriculture, mais permet d’assainir notre environnement », indique le chercheur. En effet, les fonderies utilisées dans les pays industrialisés ont recours au coke métallurgique (charbon), lequel est un combustible fossile. La particularité du four bio est que « le bilan global en gaz carbonique des coques de noix est nul. Cela veut dire qu’elles ne polluent pas l’environnement. De même, leur proportion de souffre est très réduite », explique le Dr Epesse Misse.
L’invention a permis à son promoteur de recevoir le prix du « Meilleur jeune inventeur » aux Journées technologiques nationales de 2006. Seulement, à cette époque, le four fonctionnait encore avec le coke métallique. « Ayant des difficultés à m’en procurer, j’ai commencéà rechercher un combustible propre à notre environnement local. D’où l’idée des coques de noix de palmiste. L’utilisation de cette matière peut développer des échanges avec les agriculteurs et générer des emplois », souligne l’ingénieur. Le procédé a d’ailleurs fait l’objet de sa thèse de doctorat soutenue en 2015. Actuellement, le four est en cours d’expérimentation à l’Institut universitaire de technologie (IUT) de l’Université de Douala pour la formation d’étudiants. « Il peut également servir aux petits opérateurs qui veulent se lancer dans la production de pièces métalliques », suggère le chercheur.