Quantcast
Channel: Ô cameroun !
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1474

Garoua : Des jeunes épanouis dans la Sculpture

$
0
0

Par  Martin Yaoussia 9 octobre 2017

 

Ces trois jeunes ne regrettent pas d’avoir choisis la sculpture même s’ils travaillent 7/7, sans repos. Si quelques fois ils attendent des mois avant de vendre un objet d’art qui leur a pourtant pris des semaines de travail, ils demeurent patients.

TOUT, SAUF LE REGRET soutiennent ces originaires de l’Extrême-Nord du Cameroun.

À les entendre, la sculpture semble le grand amour de leur vie. La passion que les trois mousquetaires manifestent pour la sculpture déborde. Leur quotidien, ils le passent à poncer un morceau de bois, à couper un tronc d’arbre ou encore à sculpter un morceau de bois.

Pour ces jeunes, la journée de travail commence à 7 heures pour s’achever à 18 heures. La matière première est le bois, achetée au marché de bois de Roumdé Adja à Garoua. En bon connaisseurs, nos sculpteurs nous donnent des précisions.

Le bois rouge, encore appelé« bois de fer », parce que résistant à la chaleur et au froid, le bois de Tek encore appelé bois « de rainures » et l’Ebène, sont les plus appropriés pour Kebfoube Armand, 4 ans de métier.

Yadaroun Augustin, 10 ans et Betoudi Gaston, 15 ans de métier précisent néanmoins que la matière première qu’est le bois de qualité vient parfois à manquer sur le marché selon la saison, ce qui occasionne le ralentissement des activités.

Métier à risques

Le bois est généralement utilisé en fonction de l’objet à fabriquer. Il peut s’agir d’un objet de création ou de production.

«LA CRÉATION PREND DES SEMAINES VOIRE DES MOIS ALORS QUE LA PRODUCTION PREND QUELQUES JOURS ».

Tout dépend ici de la force de chacun. La sculpture nécessité d’user de la force. Nos jeunes ne sont donc pas à l’abri des risques du métier. Il leurs arrive de se retrouver parfois en train de se taillader les doigts à la machette, le coûteau, la scie ou encore autre objet usuel. Ils dépensent assez en énergie pour ce dur labeur.

Maigre salaire

L’autre calvaire de ces bimanes, « c’est celui de ne pas honorer le rendez-vous du client, alors qu’il avait préalablement passé la commande »,

explique ‘lun des trois jeunes. Leur plus grosse frustration vient sans doute des prix proposés par les clients. Mais, ils reconnaissent que

« CERTAINS SAVENT PAYER LE JUSTE PRIX DE LEURS LABEURS VOIRE MIEUX PARFOIS »

déclare Armand.

Faible soutien

La passion du métier contraste avec le manque de soutient constant depuis des années d’efforts. Les trois amis noient leur désespoir dans la passion qui les animent.

« Dire que nous vivons pleinement de la sculpture serait exagéré. Mais nous croyons ferme a l’avenir de notre métier. C’est la passion qui nous maintient ici. Nous avons espoir que ça va changer un jour, raison de notre engagement quotidien », disent-ils.

Leurs clients se recrutent beaucoup plus du côté des touristes. Ce n’est pas la période favorable en ce moment. Décembre, janvier, février et mars sont les mois jugés propices. Avant, ils utilisaient les services d’un revendeur. Ils ont compris qu’ils ne gagneraient rien. Ils ont finalement pris sur eux, la décision de vendre eux-mêmes leurs objets d’art.

Ils ont également décidé de prendre avec philosophie, les méandres et les fluctuations du marché surtout celui des œuvres de l’esprit, qui ne se résume pas en une équation mathématique. Ici, il faut s’armer de patience. C’est visiblement ce que font les trois hommes. Ils disent n’avoir jamais reçu l’aide ou le soutien financier de la délégation des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie et de l’Artisanat du Nord.
http://chateaunews.com/fr/2017/10/09/garoua-sculpture/

Viewing all articles
Browse latest Browse all 1474

Trending Articles